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Focus sur La Bacchanale et son nouveau festival : Ancient Future

Publié jeu, 03 Sep 2015 10:00:09 -0500, par La Rédaction, dans Food

La Bacchanale, née il y a trois ans, est une communauté d’artistes et de passionnés de musique qui a pour ambition de créer des expériences électroniques immersives à travers des événements uniques. Le projet repose sur une nouvelle vision de l’événementiel qui incorpore la création de concepts innovants dont le but est de plonger les participants dans une expérience interactive. Avec une soirée organisée environ tous les deux mois, La Bacchanale est vite devenue un incontournable de la vie nocturne montréalaise. Chaque événement est inspiré d’un thème différent, à la croisée des chemins entre musique électronique, art numérique et imagerie fantastique.

La Bacchanale 3 photo Julien Idrac

La Bacchanale, c’est aussi un groupe de promoteurs engagés et très actifs dans le développement d’une atmosphère immersive en constante évolution. Après seulement deux ans, ils ont réussi le pari risqué de lancer leur premier festival, Ancient Future, qui se tiendra du 6 au 20 septembre dans plusieurs lieux iconiques de la ville.

La Bacchanale 1

Interview avec Adrien Orlowski, programmateur, directeur des partenariats et co-fondateur de La Bacchanale.

Sachant que les fondateurs de La Bacchanale sont français, pourquoi avez-vous décidé de donner vie à ce projet à Montréal?

À la base, on était un groupe de quatre amis de Paris arrivés à Montréal il y a 6 ans. Pour l’anniversaire de Victor, l’un des co-fondateurs, on avait voulu organiser notre premier événement et on a tout de suite compris qu’on avait un potentiel. On a décidé de continuer et il faut dire que Montréal s’y prêtait. Il y avait un manque à combler entre les clubs standards, les loft partys et les afterhours et on s’y est engouffrés!

Quelle est votre vision de la nightlife à Montréal?

Il y a un bon engouement pour la scène underground à Montréal. Pas encore de l’envergure de ce qu’on peut voir en Europe, mais les Montréalais partagent certaines valeurs en matière de nightlife, ils aiment les événements qui ont une portée culturelle et les promoteurs qui ont une éthique. Les intentions de La Bacchanale sont bonnes, on a une intégrité par rapport au produit, notre but est de propager un message, d’établir un lien entre les artistes et les participants.

La Bacchanale 2 photo Seif Bourguiba

Parle-nous des collectifs indépendants avec lesquels vous travaillez.

Avant de prendre de l’ampleur, La Bacchanale était aussi un collectif. On aime travailler avec les collectifs indépendants qui partagent nos valeurs – The Ants, 8day et Awsum Kulture pour ne citer qu’eux – on se soutient entre nous. En englobant tous les collectifs animés par la même passion pour la musique, on augmentera notre emprise sur la ville en termes de création d’événements uniques. Même si cela déplait parfois aux grosses institutions…

Quel est le quartier qui bouge le plus?

Le Mile-End est, selon moi, le quartier de Montréal où se créent les tendances. Il a apporté une touche de renouveau à la ville mais tend aujourd’hui à la boboïsation. La hype se déplace petit à petit vers le Mile-Ex. Le quartier de Saint-Henri est également en train d’exploser avec notamment les rendez-vous multiculturels des Samedis Saint-Henri.

La Bacchanale 2 photo Empay Photographe

Vous avez programmé de nombreux artistes locaux pour Ancient Future, quels sont selon vous les étoiles montantes de la scène électro à Montréal?

Je pense notamment à Adam Solomon, Alessandroid et Or Room. En termes de composition, j’aime beaucoup Pheek, Van Did, Groj et Akufen, qui a inspiré de nombreux artistes avec l’invention de la microhouse.

Vous avez également un beau palmarès de super stars de la techno à votre actif, Ben Klock, Ellen Allien, Recondite, Jeff Mills…, on est curieux de connaître votre secret pour réussir à booker des artistes de renommée internationale alors que vous avez commencé il y a peine trois ans.

Pas à pas, on a réussi à se faire une réputation et à se faire valoir auprès des agents. Un concours de circonstances a joué en notre faveur pour obtenir RØDHÅD et Robert Hood. Les deux événements ayant été un succès, on a pu convaincre Jeff Mills et Ben Klock de jouer pour nous! Je pense que notre concept attire certains artistes qui ont envie de quelque chose de nouveau, d’unique. Créer un univers artistique autour d’une thématique est l’élément clé de notre image de marque, c’est notre point de différentiation avec les clubs et les événements classiques.

La Bacchanale photo Arthur Rad

Vous choisissez souvent des lieux underground (Hangar 16, Studios Saint-Ambroise, Cité 2000…) pour organiser vos événements, comment et pourquoi les sélectionnez-vous?

Les endroits atypiques que l’on choisit font partie de notre concept. Le public se déplace pour vivre une expérience, pas seulement pour venir écouter un DJ, et le lieu et la scénographie y jouent une part énorme. On se bat continuellement pour trouver des salles qui acceptent d’être ouvertes jusqu’au petit matin et qui sont conformes aux normes de sécurité qu’on nous impose. Ce n’est pas toujours facile!

La Bacchanale photo Fernando Landin

Expliquez-nous le thème de votre festival.

Le festival est un projet ciblé qui attire une niche de mélomanes relativement pointus. Mais notre mission est de continuer à démocratiser la musique électronique. Avec Ancient Future, on a décidé de revenir aux fondements. L’idée est de ne pas oublier les racines de la musique électro, de mettre en avant des artistes qui ont permis l’expansion du phénomène house/techno à travers le monde. Authenticité et créativité seront les mots d’ordre.

Quelle est la prochaine étape?

On n’a pas encore de perspective claire sur le long terme mais notre idéal serait d’exporter La Bacchanale. À l’image du Cirque du Soleil, notre mission est de se réinventer constamment, à travers des séries d’événements éphémères et nomades. On pense pour l’instant à Toronto et New York, mais ce ne sera probablement pas avant 2/3 ans.

La Bacchanale photo Julien Idrac

Crédits photo : Arthur Rad, Fernando Landin, Julien Idrac, Empay Photographe et Seif Bourguiba.



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